Intéressant personnage, ce Levi Kitchen. Né à moins de deux kilomètres du superbe circuit de Washougal (Etat de Washington, dans le nord-ouest des Etats-Unis), il a certes commencé la moto très tôt, vers trois ans, mais n’a pas tout de suite nourri des ambitions de professionnalisme comme la plupart de ses pairs. Il répète souvent que son but, étant jeune, était juste de se qualifier pour Loretta Lynn’s, la plus importante course amateur du pays, pas d’y gagner. Et quand on regarde ses résultats là-bas, ce n’est effectivement qu’à la toute fin de sa carrière amateur qu’il a fini par performer, en s’offrant deux titres en 2020 et deux de plus en 2021.
A vrai dire, il était bien parti pour suivre la carrière d’électricien, et rentrer ainsi dans l’entreprise familiale, quand il a commencé à surgir sur les radars des teams en 2019 avec un podium en 125 cm3 (12/17) B/C, derrière Ty Masterpool. “Juste avant Loretta Lynn’s, j’avais commencé à travailler dans l’entreprise de mon père. Je n’avais pas de plan, pas de programme. Je roulais peut-être une fois par semaine. Je ne sais pas comment je suis arrivé sur le podium. J’ai été surpris” avait déclaré le jeune un peu plus tard.
C’est Rock River Yamaha qui va dégainer en premier en enrôlant Le Chef, qui de fait s’est expatrié en Louisiane, dans un camp d’entraînement, pour mettre toutes les chances de son côté. Aidé par son coach Rob Burkhart et même Kevin Windham, Levi Kitchen, pas spécialement jeune (il est né le 16 février 2001), sait que cette chance est peut-être la dernière et décide de la saisir. Avant de se faire intégrer au pléthorique team Star Racing (Nick Romano, Matt LeBlanc et Nate Thrasher en amateurs, 250 Jeremy Martin, Justin Cooper, Colt Nichols et Jarrett Frye en 250 et Dylan Ferrandis, Aaron Plessinger et Malcolm Stewart en 450), fin 2020, suite à ses bons résultats.
Passé pro au cours de l’été 2021 après avoir remporté l’Horizon Award du meilleur amateur à Loretta Lynn’s, Levi n’a pas été bien loin en SX en 2022, en se blessant dès la deuxième épreuve. Ce qui veut dire que qu’il a remporté sa première course en SX (une Triple Crown à Anaheim 2 en 2023) pour ce qui n’était que sa cinquième course en Supercross. Pas si mal. Malheureux dans le carcan Star Racing, où il ne s’épanouissait pas selon ses propres mots, Levi, très courtisé, a choisi Pro Circuit pour cette saison. Faisant au passage plier Mitch Payton, qui tient à ce que ses pilotes s’entraînent et évoluent près du team en Californie.
Installé en Floride, où il roulait avec Chase Sexton et Tom Vialle avant que ces derniers ne soient plus ou moins obligés par KTM à aller rouler à la Baker’s Factory (mais avec leur propre programme), Levi Kitchen est en train de montrer que le changement fonctionne. Très à l’aise techniquement, bon dans les whoops, excellent starter, Levi a pris une nouvelle dimension depuis qu’il est sur la Kawasaki. Sa démonstration de Seattle a été limpide, et lui a permis de prendre un peu d’avance aux points, même si RJ Hampshire n’est qu’à huit unités derrière. Jordon Smith relégué plus loin, le titre devrait se jouer entre les deux. Et si j’aurais mis une pièce en début de saison sur RJ et son expérience, je n’ai aucun mal à retourner ma veste et faire de Levi le favori, alors qu’il n’a que onze SX derrière lui. En ajoutant même qu’il pourrait bien, dans les années qui viennent, être un des seuls “jeunes” capables de s’approcher de Jett Lawrence de temps en temps, lui qui est historiquement plus à l’aise en 450 qu’en 250. Avant ça, il va falloir aller ce titre pour Mitch Payton, et ça passe par la Triple Crown de Saint Louis dès ce week-end. Un format qui lui convient à merveille, lui qui en a gagné deux sur ses trois victoires en carrière pour le moment en SX.
Par Rich’.
Il y a une faute dans le titre Richard 😉
Cet article a t’il été écrit après l’apéro ? 😂